À l'issue d'un long voyage en Amérique du Sud, notre journaliste Enzo Dubesset a choisi de rentrer en Europe sans prendre l’avion. Pour ce faire, il a fait du «co-baturage» à bord de deux voiliers : des Antilles à Gibraltar en passant par les Açores, sa transatlantique a duré 22 jours. Récit.
Tout est parti d’un dilemme qui me tenaillait depuis des mois. Comment découvrir d’autres continents à l’heure où il faudrait se restreindre à deux tonnes de CO2 par an ? Comment critiquer la folle industrie du tourisme de masse, tout en prenant soi-même l’avion pour s’ébahir devant la grandeur de l’Amazonie et s’offrir un vertige en haut d’un sommet andin ?
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Bien que ce mode de transport requière le privilège d’une très grande flexibilité dans le temps et les destinations, le «co-baturage» peut se pratiquer à peu près partout. La route que j’ai prise ou celle reliant les Canaries aux Antilles en passant par Cap-Vert en 15 jours sont particulièrement empruntées. Mais, régulièrement, des équipages cherchent du monde pour des trajets plus courts, allant du sud de la France aux Baléares ou de la Bretagne aux îles du Ponant. Pour ma part, je compte bien renouveler l’expérience et voguer sous d’autres latitudes, allant un jour peut-être jusqu’à oser la transpacifique – un mois en mer -, du Panama à la Polynésie.
J'ai croisé un couple sans expérience de la navigation qui a traversé l'atlantique et caboté entre panama et caraïbes avant de se promener sur le continent. C'est pas cher, par contre il faut avoir beaucoup de temps et il y a une saisonalité des vents, il faut partir au bon moment.
L'expérience n'est pas nécessaire pour trouver un bateau et le budget est faible. La participation à la caisse de bord comprend 5-10 € / jour et par personne pour la partie nourriture, certains facturent plus mais en général ça s'arrête là.
Curieusement on voit plus de français que d'anglais sur océans.
Le but de la manoeuvre, c'était d'économiser une tonne de CO2, ce qui a été le cas ici
Si j’avais dû prendre l’avion, j’aurais atteint ma destination en huit heures et émis plus d’une tonne de CO2-équivalent. En bateau, bien que nous ayons utilisé le moteur épisodiquement pour regagner un couloir de vent ou recharger les batteries, nous avons traversé près de 3 500 miles nautiques, soit 6 500 kilomètres, presque à la seule force du vent.
J'ai bien compris. Mais ce qu'ils auraient économisé aurait planté une centaine d'arbres par exemple. Au long terme, naviguer n'est vraiment pas une solution...